Même si j’ai eu l’occasion de le revoir il y a moins de deux ans, difficile de résister à l’appel de Rocco et ses frères. La restauration du film est aussi sublime qu’Annie Girardot alors qu’elle n’a pas encore 30 ans.
Rocco et ses frères, Luchino Visconti, Italie / France, 1960, 2h59.
Rosaria et ses quatre fils ont quitté la Sicile pour venir chercher du travail à Milan où l’ainé a rencontré l’amour en la personne de Ginetta (Claudia Cardinale à 23 ans, irrésistible). Le film se décompose en quatre chapitres, chacun consacré à un des enfants. Contrairement au Samouraï, Alain Delon ne meurt pas à la fin. Il n’y a pas un moment où je n’arrive pas à croire qu’il ne parle pas impeccablement italien, alors que l’acteur en entièrement doublé.
Au P’tit bleu, sur le port de La Rochelle, le pain et le beurre sont facturés 1 euro. La miche de pain est d’une taille inférieure à celle de mon poing. Quand j’en demande une seconde pour finir mon beurre, on m’explique qu’il faut que je repasse commande au comptoir et qu’elle me sera facturée 50 centimes supplémentaires.
Le cercle rouge est un des films que j’ai le plus vus dans ma vie, mais je n’ai jamais eu la chance de l’apprécier en salle. J’ai séché la rétrospective Melville au Louxor au début de cette année pour des raisons que j’ai encore du mal à m’expliquer.
Le cercle rouge, Jean-Pierre Melville, Italie / France, 1970, 2h20. *
Un détenu en cavale échappe à une chasse à l’homme en se cachant dans le coffre d’une Américaine pilotée par un moustachu qui vient de finir de purger sa peine. Contrairement à Rocco et ses frères, le restauration en 4K du Cercle rouge n’est pas sidérante : l’image n’a pas gagné, ni en netteté, ni en définition. Mais le suspens demeure une mécanique inoxydable. Le cinéaste Jérome Bonnell, qui présente la séance, rappelle qu’à l’origine Melville avait proposé le rôle de Gian-Maria Volonte à Belmondo, et celui de Bourvil à Lino Ventura. Mais les deux acteurs ont décliné l’offre, traumatisés par leur précédente expérience avec le réalisateur.
Dilemme pour la fin de l’après-midi : un troisième Delon d’affilée (Mélodie en sous-sol), le nouveau Denis Côté (Un été comme ça) ou une pause jusqu’à Tabou ? Craignant l’overdose Delon, je choisis la seconde option. Même si j’ai déjà eu l’occasion de visionner deux fois ce long-métrage, découvert il y a deux ans sur Mubi.
L’expo Alain Delon est un attrape-touristes : 7,50 euros (tarif festivalier) pour 14 tirages numériques issus de la collection Paris Match. Celle consacrée aux portraits réalisés par Philippe R. Doumic est beaucoup plus intéressante : c’est la première fois qu’un hommage est rendu à ce témoin discret des années 50. Si certaines de ses images sont passées à la postérité, la plupart n’avaient jamais été montrées : elles ont dormi pendant 60 ans dans les tiroirs de son laboratoire à Paris.
Je signale toutefois sur le livre d’or que Sami Frey s’écrit avec un “i” et non pas avec un “y”.
Tabou, Miguel Gomez, Portugal / France / Brésil / Allemagne, 2011, 1h58.
A l’aube de sa vie, une vieille excentrique se remémore ses folles années, quand elle était la maman d’un bébé crocodile. C’est avec un plaisir intact que je retrouve le rythme lent et l’humour absurde de ce film. Je note la mention de Robinson Crusoé de Daniel Dafoe, qui viendra rejoindre les captures d’écran que je poste sur mon compte instagram Un film, un livre.