(fema 2025) Je pense que c’est fait exprès
Pour la quatrième année consécutive, je te propose mon journal du fema, le festival préféré des étudiants en cinéma et des jeunes retraités.
MERCREDI 02.07
Une journée comme les autres au fema : à 9h15, 150 personnes devant la guérite aux contremarques. A 9h30, la Salle Bleue, où dans 15 minutes Les noces rouges sera projeté, est déjà pratiquement pleine.
Deux retraitées derrière moi :
- C’est une amie de longue date.
- Oui, mais elle débloque un peu.
Nicolas Parisier introduit une hypothèse folle : que les derniers films de Bunuel soient tous des hommages à Chabrol. Un indice : le casting des Noces rouges est intégralement présent dans Le charme discret de la bourgeoisie.
Passé le générique, il me vient une envie : me rendre dans l’Indre dans le village où le film a été tourné en 1973.
“Monsieur Claude Pieplu est habillé par Renoma 400.” Ce dernier est aussi impérial dans Les Noces rouges que Michel Bouquet dans Juste avant la nuit.
Les deux retraitées :
- Dis donc, c’est rude !
- Oui, je pense que c’est fait exprès, qu’ils se sont amusés.
Je persiste à penser que Stéphane Audran était aussi éligible à l’affiche du fema que Barbara Stanwyck.
Une table ronde réunit les enfants Chabrol et les cinéastes Axelle Ropert et Nicolas Pariser. Je l’ai enregistré et je vous la propose bientôt.
Quel programme pour cet après midi ?
« Le Rire et le Couteau n’a rien d’un film austère. Avec ses scènes de boîte de nuit, de fête et de sexe qui alternent avec les moments où Sergio est au travail, il va chercher dans l’intime le prolongement de ses questionnements politiques. »
« La cinéphilie mainstream ne fut pas tendre avec Marleen Gorris, depuis ses débuts fracassants mais trop offensifs donc offensants, avec le fordo-fassbinderien [Le] Silence autour de Christine M. »
Mmm…
Ce sera Stella Dallas, quatrième étape de mon marathon Barbara Stanwyck. Et on revient au niveau d’excellence de Boule de feu, faisant oublier la déception Baby Face.
À peine sorti de Stella Dallas, je glisse dans la file d’attente pour l’avant-première du nouveau Christian Petzold, dont l’affluence semble avoir été sous-estimée (il joue dans la plus petite salle de la Coursive).
Deux fidèles du festival sont assises autour de moi. Et pour la première fois depuis mon arrivée, le dialogue s’installe entre nous trois. Aucune d’entre elles n’a été convaincue par Vie privée, le dernier Rebecca Zlotowski projeté lors de la soirée d’ouverture. Ma voisine de gauche a détesté L’incroyable femme des neiges. Ma voisine de droite vient de découvrir Christian Petzold et a modifié son emploi du temps pour profiter de la rétrospective.
Le réalisateur explique que Miroirs n°3 fait allusion à Maurice Ravel et qu’il a été improvisé dans la foulée du Ciel Rouge. Il donne rendez-vous aux spectateurs à la projection de La Femme infidèle de ce soir, confiant qu’il se ressource régulièrement dans la filmographie de Claude Chabrol.
J’ai beaucoup aimé Miroirs n°3, et pas uniquement à cause de la présence d’un morceau de Mathilde Santig dans l’autoradio.
A suivre…